OGM : Nouveaux ne veut pas dire meilleurs !

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Il y a plus de 20 ans déjà l’industrie productrice d’OGM et de pesticides déclarait que les OGM de première génération, dont la technologie était parfaitement maîtrisée, étaient la solution à la faim dans le monde et aux sécheresses, allaient réduire l’utilisation de pesticides, améliorer la qualité́ nutritionnelle, les rendements des cultures.

Aucune de ces promesses n’a pourtant été tenue. Au contraire, il a notamment été montré une augmentation importante de l’utilisation des pesticides sur ces cultures et l’imprécision de la technologie de la transgénèse d’où ses effets non intentionnels pouvant être délétères.

À présent, ces firmes devenues encore plus monopolistiques de par leurs fusions font les mêmes promesses mais présentées au gré des opportunités du jour : nécessité de nourrir le monde, lutte contre les effets des changements climatiques dont la sècheresse et la salinité des terres, augmentation de la biodiversité, diminution de la dépendance aux pesticides pour satisfaire les objectifs du Green Deal et de la stratégie Farm to Fork, augmentation des rendements pour pallier notamment aux conséquences de la guerre en Ukraine, entière maitrise de la technologie autoproclamée …« de précision ».

Les techniques d’édition du génome dites à « mutagenèse dirigée » sont pourtant loin d’être maitrisées et peuvent engendrer, sur le site d’insertion ou ailleurs dans le génome de la plante ou de l’animal, des effets délétères non intentionnels pour la santé et l’environnement (ex : nouvelles toxines et allergisants, modification de la valeur nutritionnelle, impacts non prédictibles sur les chaines alimentaires et les écosystèmes, …).

Surtout, depuis environ 3 ans, la Commission européenne est l’objet d’un intense lobbying des multinationales agrochimiques et à la fois semencières qui désirent déréglementer les nouveaux OGM dont elles possèdent et posséderont les brevets.

En conséquence, la Commission a affiché son intention de retirer ceux-ci (technologies d’édition du génome et cis genèse) du cadre de la Directive 2001/18/CE relative à la dissémination volontaire d’organismes génétiquement modifiés dans l’environnement.

Cela signifierait que les nouveaux OGM ne seraient plus soumis, avant leur mise sur le marché, à une analyse de risques pour la santé et l’environnement et que la traçabilité et l’étiquetage des produits OGM ne seraient plus obligatoirement requis

Ce qui priverait les agriculteurs et consommateurs du droit de choisir ce qu’ils cultivent et mangent. La publication par la Commission d’une proposition de législation nouvelle est prévue pour le second trimestre 2023.

La Commission reprend les affirmations de l’industrie selon lesquelles « les plantes obtenues par mutagenèse ciblée (caractérisant les technologies d’édition du génome) peuvent présenter le même profil de risques que les plantes produites par la sélection conventionnelle ».

Toutefois, de nouvelles publications de revues prestigieuses montrent que ceci est une affirmation non étayée scientifiquement utilisée par l’industrie, pour justifier du retrait de ces nouvelles techniques génomiques de la Directive 2001/18/CE.

Selon ces études récentes, les nouvelles techniques génomiques occasionnent des risques uniques, justifiant qu’une stricte règlementation leur soit imposée avant dispersion. Alors que la sélection conventionnelle ne perturbe pas la régulation et l’organisation des gènes.

Inter-Environnement Wallonie, Nature & Progrès, Velt et Réseau Meuse-Rhin-Moselle travaillent conjointement afin de contrer ce lobbying puissant de l’industrie agrochimique et semencière.

Comment soutenir la campagne ?

  1. Signez et partagez la pétition européenne à l’intention des autorités nationales et européennes
  2. Partagez cette article dans vos différents réseaux
  3.  Vous faites d’un organisme ou d’une association. Vous pouvez signer en tant qu’organisation notre « Plaquette »  réalisée dans le cadre de la campagne. Ce court texte pourrait accompagner des lettres de lobby aux ministres et être publié sur nos sites.

Pour ce faire, merci de nous envoyer par mail le nom de votre organisation, logo, nom et mail à l’adresse suivante : e.vanderlinden@iew.be

Pour aller plus en profondeur :

  • Des exemples concrets de risques avérés et potentiels liés aux nouveaux OGM
  • Une critique d’un « document de travail » publié en avril 2021, effectué par la direction générale de la Santé de la Commission européenne, par lequel les auteurs estiment que la réglementation européenne sur les organismes génétiquement modifiés (OGM) est «inadaptée ».
  • Les arguments selon lesquels les OGM issus des technologies d’édition du génome ne constituent pas une solution pour les changements climatiques. Les alternatives offertes par l’agriculture biologique et l’agrobiologie y sont également présentées. Document 1 et Document 2
  • Les stratégies développées par des grosses entreprises pour prendre le contrôle de notre alimentation Document 1.

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