Echelle Humaine numéro 3 : On avance !

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Une première bonne nouvelle : le dossier Stop Béton est sorti, vous pouvez le découvrir ici. Il y a deux volets dans ce dossier : pourquoi stopper le béton et comment stopper le béton. L’aménagement du territoire et l’urbanisme sont le résultat de tendances sociétales et de choix politiques, mais ce sont aussi des disciplines susceptibles d’évoluer pour orienter la manière de concevoir les projets pour qu’ils soient davantage en phase avec l’environnement. Ce dossier veut donc expliquer ce qui se passe, mais aussi faire des propositions pour que cela se passe autrement et mieux. S’occuper de l’aménagement du territoire, c’est s’occuper du climat.

Dans ce numéro 3 d’Echelle Humaine, vous trouverez d’autres multiples raisons de vous réjouir : l’association Tous à Pied explique comment elle peut aider les CCATM et les communes à s’emparer de la marche à pied pour mieux maîtriser les questions de mobilité et d’aménagement du territoire, et Maxime Gabriel, un participant au Décodage d’Enghien, nous offre son compte-rendu inédit sur la visite de terrain du 26 novembre dernier. Enfin, nous vous livrons les premiers résultats de notre enquête sur vos besoins de formation.

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Avant de plonger dans les articles de ce numéro, voici quelques extraits d’une interview récente du Ministre de l’Aménagement du territoire Willy Borsus qui pourront alimenter vos réflexions sur les enjeux environnementaux. Et pour conclure, comme d’habitude, un petit film !

« La Wallonie va acheter des terrains à bâtir… pour les retirer du marché ! »

Le journaliste Adrien de Marneffe s’est entretenu avec Willy Borsus, Vice-Premier Ministre et Ministre de l’Aménagement du Territoire et en a livré le détail dans La Libre Belgique et dans La Dernière Heure du 25 octobre 2019.

Extraits choisis :

« Le but est de diminuer l’urbanisation du territoire. Ces terrains qui ont une valeur économique pourront être affectés à d’autres destinations. On aura un portefeuille vivant avec des terrains aujourd’hui en zone urbanisable que nous destinerions à ne pas être urbanisés, à être rendus à la nature », reprend Willy Borsus. « On pourra échanger des terrains, faire de la compensation en disant ceci devient bâtissable en revanche ceci ne l’est plus. Supposons : on a un espace en ville qui est non constructible, car le plan de secteur a été ainsi fait. Par contre, à la sortie de nos villes, très souvent le long des voiries, on a des terrains constructibles. La Région rachètera ses excroissances en dehors du centre ou échangera ces terrains contre d’autres pour obtenir une urbanisation plus structurante. Toujours sur base volontaire, sans politique confiscatoire. Car les terrains que possèdent les gens ont une valeur. On ne va pas dire : votre terrain à bâtir est excentré, on ne peut plus construire. Par contre, il y aura une politique très offensive où la Région wallonne devient acteur de l’aménagement du territoire. »

« On a prévu de s’attaquer à l’un ou l’autre des plans de secteur les plus anciens ou en décalage par rapport à la réalité actuelle. Cela n’a jamais été fait », ajoute Willy Borsus.

« On se donne 6 mois pour identifier un ou deux plans de secteurs qui pourront être modifiés. Sans mesures de nature à priver qui que ce soit de son droit de propriété. Il y aura une compensation par échange ou indemnisation financière, pas d’expropriation. »

« On parle d’outils qu’on va mettre en place en 2020 et dont l’action va se déployer en 2021-2020 », conclut Willy Borsus. « On fait les choses méthodiquement pour quantifier les objectifs. Mais ne rien faire aura un coût encore plus élevé. »

Stop Béton ! © Unsplash – Jose Aragones

« On grignote l’espace. Et on a une couverture de la Wallonie obsolète. »

« Notre objectif, à l’horizon 2050, est bien le stop béton. Durant la négociation gouvernementale, on s’est intéressé au phénomène d’artificialisation (toute surface retirée de son état naturel, forestier, agricole pour construire une maison, une route, etc.), donc le phénomène de consommation des terrains. Cette artificialisation a été la plus intense à la fin des 90’s (18 km² par an). Dans les années 2000, on a commencé à inverser la tendance (16 km² par an), pour 12 km² de 2010 à 2015. La situation actuelle est anormale : les plans des secteurs (NdlR [Adrien de Marneffe]: outil qui définit quel terrain peut être bâti, agricole) avaient vocation à être revus régulièrement. Ils datent de fin des années 70. On ne l’a jamais fait ! Nous avons des instructions sur ce et où on peut construire figées dans les 70’s ! »
« Endéans un an, on mettra en place un groupe d’experts qui fera des propositions. Ils vont d’abord quantifier et valider ces phénomènes, dont l’étalement urbain, la construction en ruban le long des voiries. »

IEW compte bien participer à cette étude indispensable et se réjouit que le Ministre de l’Aménagement du territoire ait conscience des enjeux environnementaux liés au plan de secteur et à l’éparpillement de l’urbanisation. Stop Béton !

Petit film piéton québécois

Quand on vous dit « piéton », vous pensez certainement « passage piéton »… les Canadiens aussi. Regardez l’ingénieux système de passage mis au point par la SAAQ ou Société de l’Assurance Automobile du Québec pour permettre de stopper net les véhicules, le temps d’une caméra cachée. Cette vidéo est à partager largement et, pourquoi pas, à imiter ?

Le passage piéton en trois dimensions du Québec :