Face au dilemme…

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« Transport et environnement : face au dilemme ». Le titre du tout récent rapport de l’Agence Européenne de l’Environnement [[Voir www.eea.eu.int, Rapport TERM 2005 : Transport and environment : facing a dilemna
]] résume à merveille le choix auquel nos sociétés sont confrontées. Soit poursuivre les politiques de mobilité (fortement axées « tout à la route ») menées depuis plus de 40 ans. Soit oser mettre en place les mesures structurelles susceptibles de réduire les incidences négatives du transport (atteintes à la biodiversité, à la santé, changements climatiques, …). Aux premiers rangs de ces mesures, la maîtrise de la demande de transport et le transfert modal.

Il est somme toute assez déprimant de constater, en matière de mobilité, la différence de réaction du monde politique face à la publication d’indicateurs économiques d’une part, environnementaux d’autre part. Quand un indicateur économique éternue, le monde politique s’enfièvre et s’active à prescrire des remèdes. Quand un indicateur environnemental est au plus mal, cela donne tout au plus lieu à de belles déclarations.

Ainsi, à l’heure où les extrémistes qui mettent encore en doute la réalité des changements climatiques voient leurs rangs fondre comme banquise au soleil, l’explosion des émissions de gaz à effet de serre imputables au transport semble paradoxalement laisser tout le monde indifférent. Entre 1990 et 2003, au niveau de l’Europe des 15, ces émissions ont augmenté de 24% (la Belgique se distingue par un beau + 30%, bien en-deçà cependant des + 122% du Luxembourg et + 130% de l’Irlande). La réponse ? En premier lieu, la promotion des nouvelles technologies. Technologies dont l’EEA relève qu’elles peuvent diminuer les émissions et la consommation de carburant, mais ne sont pas suffisantes pour atteindre les objectifs (bien modestes…) de réduction des émissions de CO2. Nous renvoyons à ce sujet au récent communiqué de presse de T&E (fédération européenne pour le transport et l’environnement) [[« Car industry failing on climate pledge », 1 avril 2006, www.transportenvironment.org

]]. En second lieu, la promotion des biocarburants. Mais, du seul point de vue de la souveraineté alimentaire, cette solution soulève de graves problèmes. Ainsi, l’objectif de 5,75% de biocarburants à l’horizon 2010 fixé par la Directive européenne 2003/30/CE impliquerait d’y consacrer 13% des surfaces agricoles…

L’EEA résume la situation en ces termes : « Il n’y a pas de remède unique pour les problèmes environnementaux relatifs à la mobilité. Par conséquent, il est nécessaire de travailler sur tous les fronts pour minimiser les dégâts. »