Le cout-vérité du sac poubelle

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Mon sac poubelle devant la porte, et hop!, il disparaît ! Combien cela me coûte-t-il ?
Sac payant, vignette payante, vignette gratuite, location d’une poubelle à puce avec prix au kilo… Tout (ou presque) existe. Pas si simple de savoir ce qui se paie ni ce que deviennent nos déchets. Qu’est-ce qu’ils circulent ! Et quelle quantité d’intervenants pour s’en occuper !

Avec les fêtes de fin d’année, tous ces restes de nourriture, ces papiers-cadeaux, ces piles pour jouets (et électroménagers) jetables, ces sachets de produits soldés, ces sapins… ça fait beaucoup de déchets ! Les emballages, les points verts, les sacs bleus, les parcs à container, les bulles à verre, on en reparlera plus tard. Prenons le « sac gris » (comme on disait avant), « l’ordure ménagère brute », « le tout-venant », la poubelle, quoi !
Imaginons des restes de homard dans un sac à Waterloo (« En été après une soirée homards, vous n’imaginez quand même pas de laisser pendant sept jours votre sac-poubelle sous la fenêtre de votre chambre ! » dixit le mayeur de Waterloo, Serge Kubla pour argumenter la nécessité de conserver une collecte bi-hebdomadaire). Ils seront transportés par camion (collecteur privé contracté directement par la commune ou par l’intermédiaire de l’intercommunale) jusqu’à l’incinérateur de l’intercommunale (IBW) à Virginal.
Imaginons un sachet de crevettes et son petit bocal de sauce cocktail dans un sac poubelle à Mons : la poubelle sera transportée par camion (collecteur privé contracté par l’intercommunale IDEA) jusqu’au centre de gestion des déchets ménagers de l’intercommunale ITRADEC où les déchets seront mécaniquement séparés: le sachet repartira en camion jusqu’à la décharge de Mont-Saint-Guibert (gérée par un privé : SHANKS), les restes de crevettes fermenteront dans l’unité de biométhanisation d’ITRADEC pour produire du gaz (puis de l’électricité) puis feront du compost qui servira, suivant sa qualité, aux couvertures intermédiaires dans une décharge ou autre. Le bocal de sauce cocktail finira, lui, à l’incinérateur de Thumaide (intercommunale IPALLE) en même temps qu’une grosse quantité de déchets industriels banals.
Que payons nous pour tout cela -le transport, le tri, la préparation, l’élimination de ces ordures ? Il n’y a plus de taxe régionale et c’est aux communes de s’arranger avec les citoyens. En Région wallonne et pour l’instant, les communes doivent faire supporter 70% des coûts aux citoyens. Pour le faire, elles ont mis en place soit des sacs payants, des vignettes payantes, des poubelles à puce, des taxes forfaitaires -parfois c’est gratuit, ou presque !… Le choix est multiple et varié. Parfois, les intercommunales proposent un système éventuellement repris par leurs communes associées.
Reste à savoir ce qui doit être considéré dans les coûts communaux, comment les intercommunales gèrent leurs outils (incinérateur, décharge, centre de tri, unité de compostage ou de biométhanisation), en définissent les capacités et programment les investissements dont elles estiment avoir besoin et pour lesquels des subsides régionaux existent.
L’enquête est ouverte : le sac de 60 litres à 0,5 €, 0,75 € ou 1 € ? La location du duo-bac à puce forfaitaire et majorée par kilo de déchets à 0,12 € ? Et que paient nos communes ? Comment s’y retrouver dans les comptes communaux ?
Car la législation évolue et il est prévu, dans les prochaines années, de faire couvrir les 100% du coût par le pollueur-payeur.
Quels sont les outils à mettre en place pour permettre au citoyen de s’en sortir et à l’environnement d’absorber tous nos déchets (voir notre position « prévention » sur www.iewonline.be)  ? Contactez-nous car la campagne « ça passe par ma commune » va, pendant cinq ans, faire le suivi de différents indicateurs en matière de déchets. Cela concerne, précisément, le coût-vérité et les mesures de prévention au niveau communal. Affaire à suivre.

Canopea