Les Nations Unies prônent la transition vers une économie verte

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Le 24 février dernier, le Programme des Nations-Unies pour l’Environnement (PNUE) a sorti un rapport sur l’économie verte.

Ses trois principales conclusions sont les suivantes.

Premièrement, le verdissement de l’économie entraînera, à moyen et à long terme, un taux plus élevé de croissance du PIB. On peut critiquer par ailleurs cet indicateur, bien sûr, mais cette conclusion vient fortement contrer les opinions de ceux qui opposent la croissance de l’activité économique (et donc du PIB) à la préservation de l’environnement. On se souvient de la fameuse sentence de G.W. Bush : « Notre mode de vie n’est pas négociable ». Bush prétendait que la prise en compte d’objectifs environnementaux mènerait à un ralentissement économique. Plus récemment, Nicolas Sarkozy et son « l’environnement, ça commence à bien faire » allait également dans ce sens. Il n’en est rien, aux yeux du PNUE.

Deuxièmement, le PNUE montre qu’il existe un lien indissociable entre la suppression de la pauvreté et l’amélioration de l’état de l’environnement car les pauvres bénéficient souvent directement des bienfaits issus de la nature. Ainsi, par exemple, la préservation d’une forêt offre aux populations qui y vivent un habitat en plus d’une source de prospérité.

Et troisièment, la transition vers une économie verte crée de nouveaux emplois, qui, à moyen terme, excèdent les pertes en la matière dans l’économie « brune », classique. Le rapport précise même que, si l’on cible certains secteurs clés de l’économie, le verdissement de ces derniers fournirait à court terme plus d’emplois que le maintien du statu quo ! Ces secteurs sont l’agriculture, la foresterie et le transport.

Pour arriver à ces conclusions, le PNUE a utilisé un modèle macroéconomique appelé « Threshold 21 ». Celui-ci a été conçu pour analyser les stratégies de réduction de la pauvreté et de développement, à moyen et long termes. L’essentiel du rapport du PNUE est basé sur la comparaison entre un scénario de statu quo (càd on prolonge les tendances de ces 40 dernières années sur les 40 suivantes) avec un scénario « vert », dans lequel 2% du PIB mondial seraient consacrés aux investissements verts.

Les conclusions de ce rapport rejoignent celles d’autres recherches. Les scénarios avancés par l’économiste canadien Peter Victor montrent, eux aussi, la possibilité de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES), tout en augmentant l’emploi et en réduisant les dettes publiques. « A new growth path for Europe », une étude commanditée par le ministère allemand de l’environnement montre, en ce qui concerne la Belgique, qu’un objectif européen de réduction de 30% des émissions de GES à l’horizon 2020, permettrait de créer une forte croissance (plus forte que si on en reste aux 20% prévus initialement) ainsi qu’une plus forte réduction du taux de chômage.

Alors que de plus en plus d’études montrent la réelle opportunité économique d’un verdissement généralisé de l’économie (en plus de ses bienfaits sociaux et environnementaux), nous attendons toujours de la Région wallonne qu’elle se dote d’une véritable stratégie de développement durable au sein de laquelle l’économie verte serait boostée…