Mobilité bas carbone : protéger le climat et baisser la facture énergétique

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L’étude « Oil market futures »(1) publiée ce 20 avril démontre que les politiques promouvant une mobilité bas carbone réduiraient les prix du pétrole – et donc la facture énergétique des pays importateurs. Autre effet bénéfique : l’exploitation de pétroles non conventionnels(2) ne serait ni nécessaire pour répondre à la demande ni économiquement rentable.

Un des grands défis de la mise en œuvre de l’Accord de Paris(3) est la réduction des émissions de CO2 des transports. Pour y répondre, les gouvernements vont devoir mettre en place des politiques de promotion des transports bas carbone. Dans ce scénario, la demande de pétrole baissera, avec un effet de réduction du prix du baril. L’étude chiffre à 15% en 2020 et 29% en 2040 la réduction par rapport à un scénario business-as-usual, où la demande pétrolière augmenterait de manière non maîtrisée, portée par la croissance économique et les besoins accrus en mobilité.

Ceci profitera bien évidemment aux économies des pays importateurs de pétrole. L’Union européenne, qui importe 88% de son pétrole, verrait ainsi sa facture énergétique réduite de 29 milliards d’euros en 2030. Un effet dont profiterait la Belgique, qui importait en 2015 232,786 millions de barils de pétrole – ce qui représentait une facture globale d’un peu plus de 12 milliards de dollars US ou 10,841 milliards d’euros(4). Un tel effet bénéfique a déjà été observé : les standards d’efficacité énergétique mis en œuvre à l’échelle mondiale entre 2000 et 2015 ont permis de réduire la consommation d’environ 5 milliards de barils de pétrole, selon l’étude publiée ce jour.

L’analyse démontre également que le temps du pétrole très bon marché ne durera pas. En l’absence d’actions visant à la protection du climat, le prix du baril atteindrait environ 130 dollars en 2050, porté par les fondamentaux. Les politiques de promotion des technologies bas carbone dans le secteur des transports limiteraient les prix dans la fourchette de 83 à 87 dollars en 2050.

Ainsi, les politiques de réduction des émissions de gaz à effet de serre dans le transport généreront un triple effet positif : maîtrise de la consommation de pétrole, stabilisation du prix du baril sous les 90 dollars avec un impact positif sur les économies importatrices et limitation de l’exploitation des pétroles non conventionnels.

Contact
Pierre Courbe, chargé de mission mobilité – 081/390.759 – 0474/923.617

La recherche, première du genre, a été menée conjointement par Cambridge Econometrics, l’ICCT et Pöyry. Deux scénarios ont été comparés : un scénario de référence (BAU : « business as usual ») et un scénario volontariste impliquant des politiques de promotion des transports bas carbone cohérentes avec l’objectif de limitation du réchauffement global à +2°C. Les résultats sont cohérents avec les analyses de l’Agence Internationale à l’Energie(5) .

(1) Consultable ici : http://www.camecon.com/OilMarketFutures.aspx
(2) Seraient notamment évités les forages en zone arctique, certains forages en eaux profondes, et l’exploitation de certains sites de sables bitumineux
(3) Que 130 pays signeront à New-York ce 22 avril : http://newsroom.unfccc.int/paris-agreement/april-22-paris-agreement-signing-ceremony-in-new-york/
(4) European Commission, 2016, Registration of Crude Oil Imports and Deliveries in the European Union – Period 1-12/2015
(5) International Energy Agency, 2015, The World Energy Outlook 2015: http://bit.ly/1MwBlia

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