Particules ultrafines et science citoyenne dans la Cité ardente

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Quelle est la quantité de particules ultrafines (PUFs) présente dans l’air de la Cité ardente ? C’est ce que Pauline (chargée de mission Santé), Ernest (chargé de Mobilisation & Réseau) et moi-même (Méline, chargée de mission Mobilité) allons tenter de découvrir avec l’aide de douze Liégeois au cours des prochains mois !

Le lundi 20 septembre, à Liège, une douzaine de citoyens volontaires ont participé à un atelier marquant le début d’un projet d’étude des particules ultrafines. La première phase de ce projet se base sur le réseau Telraam1 ; un réseau de comptage de la circulation (automobiles, vélos et piétons) installé directement chez les habitants.

Au cours de cette première partie d’étude, un détecteur de particules ultrafines sera installé aux côtés de la caméra Telraam pour une période d’une semaine, chez chaque participant. Coupler le dispositif Telraam à un appareil de mesure de la qualité de l’air permettra d’établir des liens entre la densité de la circulation automobile et le nombre de PUFs présentes dans l’air des villes ; mais aussi d’observer l’influence de l’architecture d’une rue (hauteur des bâtiments, déclivité, nombre de bandes de circulation, etc.) sur ces PUFs.

Pourquoi s’intéresse-t-on particulièrement aux particules ultrafines ?

Ce sont dans les agglomérations que les particules ultrafines sont les plus présentes. Elles sont notamment émises par la circulation automobile. Comme nous avons pu le voir dans la nIEWs dédiées aux PUFs, plus les particules sont petites, plus elles pénètrent profondément dans le corps humain, avec des conséquences sur la santé qui peuvent être graves…

Pourtant, aucune norme européenne ne chiffre les émissions maximales des PUFs. Cela est notamment dû au fait que leur nombre est difficile à déterminer. Les données sur les PUFs sont donc peu nombreuses et leurs impacts sanitaires réels sont peu connus.

Cette étude devrait apporter de nouvelles données autour des émissions de particules ultrafines relatives à la circulation automobile.

Zoom sur le matériel

« Naneos », c’est le nom de l’appareil de mesure utilisé pour cette étude. Il possède deux surfaces de détection qui lui permettent de mesurer la Lung Deposit Surface Area (LDSA) – c’est-à-dire la surface des particules en contact avec les poumons – et le diamètre moyen des particules. Il peut également fournir des données sur le nombre de particules au cm3 et leur masse (µg/m3). Il permet de détecter les particules ayant un diamètre compris entre 0,05 et 0,3 micromètres ; des particules ultrafines, et même des nanoparticules !

Pour connaître les impacts sur la santé, c’est sur le paramètre LDSA qu’il faut s’attarder. En effet, si l’appareil mesure la quantité de particules par unité de volume d’air, cette donnée n’est pas très significative. La LDSA va permettre de connaître le nombre de particule qui va accéder aux poumons, et donc pouvoir atteindre les organes de l’ensemble du corps. Bien entendu, ce chiffre reste théorique. Le dépôt sur les poumons va varier en fonction des personnes et du schéma respiratoire (maladie respiratoire et cardiovasculaires, activité physique, âge, etc.)

L’analyse des résultats obtenus se fera au terme de cette première phase, en novembre. Ce sera aussi le moment de lancer la phase 2 de l’étude qui permettra de déterminer le degré d’exposition aux PUFs en fonction des moyens de transport utilisés. On se retrouve donc le mois prochain !


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  1. Plus d’information sur le réseau Telraam : https://telraam.net/fr/what-is-telraam