Le gouvernement wallon et le gouvernement fédéral sont tous deux formés. Leurs déclarations politiques en matière de PFAS laissent comprendre qu’ils souhaitent « progressivement » réduire la contamination de notre environnement et de nos corps. Progressivement donc. Petit à petit. Quelques années ? Quelques décennies ? Tout comme pour le climat et la biodiversité, des mesures radicales en matière de santé publique se font désirer.
Une quarantaine d’acteurs, issus du secteur de la santé, de l’eau et de l’environnement ont récemment adressé une lettre ouverte à l’attention des Ministres impliqué·e·s de près ou de loin dans le dossier des PFAS. La demande de cette lettre ouverte est limpide : interdire les PFAS à la source pour limiter les coûts sanitaires et environnementaux que nous sommes en train de subir.

Dans ce dossier, la voix des experts mérite d’être accompagnée d’une mobilisation citoyenne, faites entendre votre voix en signant cette pétition pour demander l’interdiction des PFAS à la source !
Les PFAS, petit rappel des enjeux
Sans rentrer dans les détails de leur composition chimique, les PFAS – prononcé « Piface » et acronyme d’alkyls perfluorés et polyfluorés – désignent une famille de 4700 produits chimiques de synthèse.
On en retrouve un peu partout : ustensiles de cuisine antiadhésifs, emballages alimentaires, peintures, textiles, cosmétiques, produits d’entretien, mousses ignifuges, produits électroniques, fil dentaire… Leurs propriétés ? Ils résistent à l’eau, à l’huile, à la graisse, à la chaleur, sont non tachants, …1
Les PFAS sont considérés comme « indestructibles » dans l’environnement et dans l’organisme. Ils appartiennent ainsi à la grande famille des « produits chimiques éternels ». Dans ces substances, les liens entre les atomes de fluor et de carbone sont en effet tellement forts qu’ils rendent presque impossible leur dégradation naturelle.
Ces dernières années, plusieurs médias ont relayé l’impact qu’avaient les industries émettrices de PFAS sur la santé des riverains (Chemours aux Pays-Bas, Solvay et Miteni en Italie2, 3M en Flandre3, …). Cependant, la pollution aux PFAS n’est pas limitée aux sites industriels. En effet, ces substances sont facilement solubles dans l’eau et se retrouvent vite dans nos sols et eaux souterraines, … En plus d’être transportées par l’eau, elles sont facilement véhiculées par l’air. Au-delà de leur diffusion dans l’environnement (air – sol – eau)4, nous y sommes exposés dès qu’on utilise / consomme un produit qui en contient (cfr. Figure 1 ci-dessous).
Non seulement ils s’accumulent dans l’organisme, mais ils peuvent également entraîner des problèmes de santé, tels que des lésions hépatiques, des maladies thyroïdiennes, de l’obésité, des problèmes de fertilité, des cancers (reins, testicules, …), une mauvaise élimination du cholestérol, une perturbation des fonctions endocriniennes et immunitaires, … (Figure 2)

Les PFAS s’insèrent dans notre organisme de trois façons :
- Voie cutanée lors de l’utilisation de produits d’entretiens, de cosmétiques, de peintures, … ;
- Inhalation des poussières en suspension à l’intérieur ou l’extérieur des habitations ;
- Ingestion de boissons ou de nourriture contaminées.
Toutes ces particularités font qu’il est nécessaire de limiter à la source les pollutions de PFAS dans l’environnement si nous souhaitons réduire les risques sanitaires associés. Certains ont déjà fait l’objet d’interdiction (PFOA et PFOS) mais il demeure plusieurs milliers de substances appartenant aux PFAS qui se répandent dans l’environnement et s’accumulent dans nos corps.
Ainsi, les derniers biomonitoring humains réalisés sur 1 732 Wallon·ne·s de tout âge entre 2019 et aujourd’hui, mettent en lumière :
- La persistance dans le sang et l’urine de polluants interdits depuis 40 ans, et ce, même dans le corps des plus jeunes ;
- La quasi-totalité (99%) des échantillons d’urine des enfants sondés contient des traces d’au moins un insecticide ;
- Un enfant sur trois présente du glyphosate dans ses urines malgré l’interdiction de cette substance au sein des produits à usage domestique ;
- Les adultes sont davantage imprégnés que les plus jeunes par des substances connues pour être persistantes et s’accumulant dans l’organisme avec l’âge, telles que les PCBs, les pesticides organochlorés, certains métaux (plomb, cadmium) et … les PFAS.
- La majorité des personnes échantillonnées (94%) présentent un taux de concentration en PFAS associé à un risque d’effets indésirables, en particulier chez les populations sensibles5.
Si les conclusions de ce biomonitoring sont assez sinistres, notons tout de même que l’Institut scientifique de service public (ISSeP) souligne que les restrictions réglementaires permettent de réduire efficacement les concentrations en polluants dans le corps des Wallon·ne·s. A bon entendeur !
Réduire à la source, l’action prioritaire
Face à toute une série de substances néfastes, nous avons en tant qu’individu, quelques leviers d’actions à notre portée pour s’en prémunir partiellement. Nous pouvons choisir de ne pas fumer, de ne pas utiliser massivement les emballages plastiques manger des fruits et légumes dépourvus de tout traitement chimique, éviter certains produits cosmétiques, manger moins de sucre, privilégier l’utilisation de certains ustensiles de cuisine, … Malheureusement, l’immense majorité de la population ne peut prétendre accéder à un niveau de littératie en santé permettant de poser les choix les plus vertueux.
Les campagnes d’information et de sensibilisation ne seront donc jamais suffisantes pour entrainer un changement de comportement massif. De même que la transparence (étiquetage clair, composition précise, …) des produits n’est pas la solution miracle pour enrayer la consommation de produits problématiques. Pour ces raisons, il est nécessaire d’avoir un cadre réglementaire protégeant au maximum la population. Notre santé ne peut dépendre à ce point de nos choix de consommation de consommation individuelle. La qualité de notre santé dépend de la qualité de nos lois.
PFAS – Amiante, même combat ?
Le cas de l’amiante est un « bel » exemple reflétant la nécessité d’interdire la mise sur le marché d’un produit sans attendre que l’ensemble de la population et des professionnels stoppent délibérément d’utiliser ce matériau.
Au même titre que les PFAS, l’amiante fut massivement utilisé dans toute une série d’application pour ses propriétés polyvalentes et séduisantes6. Comme les PFAS, la Belgique était un grand importateur, transformateur, consommateur et exportateur d’amiante. Comme pour les PFAS, des valeurs limites d’exposition furent définies et celles-ci connurent un abaissement progressif au fil des évidences scientifiques accumulées. De même que pour les PFAS, certains types d’amiante se virent progressivement interdits du marché au vu de leur impact sanitaire. Tout comme nous le vivons actuellement dans la saga des PFAS, les lobbies industriels de l’amiante ont réussi à postposer de plusieurs décennies les réglementations nécessaires à endiguer la contamination7…
Les premiers à tirer la sonnette d’alarme quant à la dangerosité de l’amiante le firent au début du 20e siècle (1906)8. Il fallut attendre un siècle pour que la consommation, l’utilisation et la commercialisation de tous les types d’amiante soient interdites dans l’Union européenne. Devons-nous faire preuve de la même patience pour les PFAS ?
Petit coup d’œil dans le rétroviseur
Les premiers produits contenant des PFAS débarquent sur le marché étasunien au début des années 50 via le géant industriel DuPont9. Il s’agit des poêles antiadhésives en Téflon (PFOA). Dès les années 70, cette substance est retrouvée dans le sang de travailleurs actifs dans les lieux de production. Dans les années 80, cette même substance est retrouvée dans l’eau potable proche d’une usine en produisant. Dans la foulée, le premier scandale sanitaire associé aux PFAS (de type PFOA) fut médiatisé en 2001, suite à l’intoxication d’un troupeau de vaches aux Etats-Unis à la pollution de l’entreprise DuPont.
En 2013, une usine chimique italienne (Miteni) est accusée d’avoir pollué les ressources locales en eau sur près de 200 kilomètres carrés10. La population contaminée a démarré son combat en justice depuis 202111. En 2017, l’histoire se répète aux Pays-Bas, où 750 000 habitant·e·s, résidant à proximité de l’usine Chemours (nouveau nom de DuPont) furent exposé·e·s, par l’air et l’eau de distribution, à des concentrations jugées néfastes pour leur santé12.
En 2022, la saga PFAS fait son entrée à Anvers, où l’usine 3M est reconnue coupable d’avoir contaminé en PFOS l’air, l’eau, le sol et le sang des riverains13. En 2023, le scandale PFAS arrive en Wallonie, où l’on retrouve des concentrations anormales de PFAS dans l’eau du robinet de différentes communes (Chièvres, Nandrin, Ronquières, …). Bien que sous-estimés à ce stade, les résultats du biomonitoring dans les zones de Chièvres et de Ronquières mettent en avant que, respectivement, 28,8 % et 3,9 % de la population échantillonnée présentent des concentrations en PFAS associées à un risque accru d’effets indésirables14. (NB : suite à des erreurs de manipulation en laboratoire, ces résultats sont pour l’instant sous-estimés15).
Vers une interdiction, quels sont les freins ?
En vue de protéger la santé publique, la Déclaration politique fédérale de la nouvelle coalition Arizona prend l’engagement d’œuvrer « pour l’abandon progressif de l’utilisation des PFAS à l’échelle européenne, en collaboration avec les Régions ».
Cela fait plus de 20 ans que de nombreux toxicologues et professionnels de santé plaident pour une interdiction des PFAS au vu de leurs impacts sanitaires avérés ou suspectés. Parmi les milliers de substances que recouvre cette famille chimique, seules quelques molécules ont fait l’objet d’une interdiction à ce jour. Le cas du PFOA, utilisé jusqu’il y a peu dans nos poêles en Téflon en est un bon exemple. Plus de deux décennies se sont écoulées entre les premières actions en justice contre les producteurs de ce composé, la mise en garde des scientifiques quant à la nocivité de ces substances, la reconnaissance officielle de leur cancérogénicité et, finalement, leur interdiction de production. Nous trouvons aujourd’hui dans le commerce des poêles dépourvues de PFOA, mais contenant d’autres molécules de substitution aux propriétés antiadhésives similaires. Ces dernières appartiennent également à la grande famille des PFAS, mais ne font pas encore l’objet de restriction, faute d’études (éco-)toxicologiques en suffisance.
Combien de temps faudra-t-il pour démontrer la nocivité de chacune de ces milliers de substances afin d’en venir enfin à bout ? Ce parcours du combattant, long et fastidieux, peut s’expliquer par plusieurs éléments de contexte :
- Le temps nécessaire aux études toxicologiques et épidémiologiques nécessaire pour mettre en évidence un lien de causalité entre l’exposition à une substance chimique et l’apparition de certaines pathologies ;
- La dissimulation de certains résultats préoccupants obtenus lors d’études commanditées par les industries elles-mêmes dans le cadre de l’évaluation des risques (éco-)toxicologiques demandées par le règlement européen REACH ;
- L’influence des lobbies industriels auprès des instances européennes (ou nationales), postposant ou sabotant toutes mesures d’interdiction et de régulation ;
- La frilosité des États à interdire la production d’une substance sur leur sol, par crainte de voir les acteurs industriels délocaliser leur production, et donc l’emploi associé, à l’étranger ;
- Le techno-utopisme ambiant, laissant miroiter que les dispositifs de filtration / dégradation seront suffisants pour limiter l’exposition de la population à des seuils satisfaisants.
La Belgique a non seulement le pouvoir de plaider pour une interdiction des PFAS au niveau européen, mais également la possibilité d’interdire l’utilisation et la production de substances PFAS sur son territoire. N’attendons pas qu’un autre État membre soit pionnier dans cette interdiction pour emboiter le bas. Soyons de ceux qui osent inspirer. Nous avons déjà joué le rôle d’étincelle sur de nombreux dossiers d’intérêt général, tant sur le plan social (réduction du temps de travail, sécurité sociale, euthanasie, …) qu’environnemental (zones de basses émissions, interdiction des plastiques à usage unique, villes à 30 km/h, interdiction du glyphosate pour les particuliers, interdiction planifiée des véhicules thermiques…). Ayons la même audace en matière de pollution chimique. Donnons le cap !
A défaut d’être appliquées, Les propositions de loi existent
Sur le dossier des PFAS, nous ne pouvons pas dire que la Belgique soit avant-gardiste. En 2019, le Danemark interdisait la présence de PFAS dans tout matériau en contact avec l’alimentation. En 2023, cinq pays (Danemark, Allemagne, Pays-Bas, Norvège, Suède) demandaient à l’ECHA de limiter l’utilisation des PFAS, à cette occasion notre pays fut aux abonnés absents. L’Europe rendra sa décision en 2026 sur cette demande, mais certains règlements sont déjà en train d’être mis à jour, notamment pour interdire l’ajout intentionnel de PFAS dans les emballages alimentaires. Une révision du règlement relatif à la sécurité des jouets est également en phase finale de validation pour interdire les PFAS dans la composition des jouets.
Tout dernièrement, l’Assemblée nationale française a voté une loi interdisant les PFAS contenus dans les cosmétiques et certains vêtements à partir de 2026. Dans ses premières moutures, cette loi prévoyait même d’interdire les PFAS contenus dans certains ustensiles de cuisine (les poêles antiadhésives par exemple). Malheureusement, le lobby porté par le groupe industriel Seb (propriétaire de la marque Téfal) a entravé ce niveau d’ambition16. Cette nouvelle loi responsabilisera également les industriels à assurer le coût de la dépollution. Fini la posture « pollué-payeur », il est temps d’appliquer le principe du « pollueur-payeur ». Ainsi, la loi prévoit une redevance de 100 euros par 100 grammes de PFAS rejetés dans l’eau. Cette redevabilité financière permettra de financer les traitements des captages d’eau potable, de plus en plus coûteux pour les agences publiques responsables de la qualité de ce bien commun.
Et la Belgique dans tout ça ? Eh bien à défaut d’avoir agi concrètement jusqu’à ce jour, notons tout de même deux propositions de loi ambitieuses déposées à la chambre des représentants (Parlement fédéral belge) par le groupe politique Ecolo-Groen à la fin de la précédente législature !
La première proposition vise à interdire la mise sur le marché et l’exportation de divers produits contenant des PFAS17, tels que les matériaux et objets destinés à entrer en contact avec des denrées alimentaires, les produits cosmétiques, les mousses anti-incendie et la majorité des produits textiles. La deuxième proposition déposée permettrait d’interdire la mise sur le marché et l’exportation de pesticides PFAS18 en raison de leur toxicité et de leur grande persistance dans l’environnement.
Jusqu’à ce jour, ces textes sont malheureusement restés à l’état de proposition et leur application n’est pas prévue à l’agenda. Néanmoins, il se pourrait que la loi fraichement adoptée chez nos voisins français19 catalyse le passage à l’action dans le plat pays.
« Pollué-payeur » ou « pollueur-payeur » ?
Que ce soit par les rejets dans l’air et dans l’eau des industries productrices ou utilisatrices de PFAS, l’épandage de pesticides ou de boues d’épuration en contenant, l’utilisation de mousses anti-incendies, la pluie contaminée… la pollution chimique aux PFAS s’accumule de jour en jour dans nos ressources (eau, sols, air, végétation) et in fine dans la chaine alimentaire.
La délicate question de l’assainissement des sols contaminés fut récemment soulevée grâce au remarquable travail collaboratif de centaines de chercheurs et journalistes20. Rien que pour décontaminer la Belgique, la facture oscille entre 2,5 milliards et 40 milliards d’euros sur 20 ans. Le scénario le plus optimiste, qui est déjà très coûteux, implique l’arrêt immédiat de toute pollution aux PFAS, dès maintenant21.
Malheureusement, la tendance n’est pas à la baisse. En effet, rien que pour le cas des pesticides, les données disponibles concernant l’utilisation des produits phytopharmaceutiques à base de PFAS montrent que leur consommation a plus que doublé au cours des quinze dernières années. Ainsi, 31 substances actives à base de PFAS sont autorisées dans les pesticides vendus en Belgique22. Elles se retrouvent dans des herbicides, fongicides et insecticides utilisés dans différentes cultures telles que les céréales, les fruits et légumes, les pommes de terre, les betteraves, etc. Résultat des courses, « en 2021, on estime à 93 tonnes la quantité de substances actives PFAS utilisées en Wallonie pour la majorité des secteurs en grandes cultures »23. Rapportée à la surface agricole, l’utilisation de produits phytosanitaires PFAS est deux fois plus importante en Belgique qu’en France et la tendance est à la hausse. Bon appétit !
A titre d’exemple, la Belgique utilisait encore 63 000 kg de Flufénacet en 2021 malgré le fait que cette substance soit reconnue comme perturbateur endocrinien par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA)24. Une partie des PFAS contenus dans ces pesticides se fragmente en TFA, des molécules PFAS très courtes qui ont un tel pouvoir de mobilité qu’on les retrouve maintenant dans les eaux de pluie et les eaux minérales25. Après avoir découvert que la majorité des zones de distribution wallonnes étaient contaminées en TFA, l’association Nature & Progrès expliquait : « « Selon le RIVM, éminent institut des Pays-Bas, une valeur maximale de 2200 ng/L dans l’eau potable, pour le seul TFA, serait acceptable. À ce jour, dès lors, les niveaux de contamination observés seraient, dans l’ensemble, encore contenus dans les marges de sécurité. Mais qu’en sera-t-il demain, sachant que les ventes de pesticides PFAS augmentent ? »26. La réponse parait assez simple.
Le traitement de l’eau potable pour en retirer ces TFA nécessite des investissements « exorbitants » pour les sociétés de distribution d’eau. Face à l’urgence, les principaux acteurs de l’eau ont récemment cosigné une lettre ouverte demandant l’interdiction des PFAS à la source27.
Depuis que ces coûts d’assainissement ont été chiffrés, tant pour les sols que pour l’eau, nous sommes en droit de nous demander comment ils seront financés. Après avoir vu augmenter le prix de l’eau de distribution « pour se conformer aux exigences sanitaires et environnementales »28, verrons-nous augmenter le coût de notre alimentation suite au « nettoyage » nécessaire des sols agricoles ? A ce sujet, le SPW tente de construire un outil permettant de dresser l’inventaire des entreprises utilisant des PFAS (sur base des permis d’environnement) et un autre outil permettant d’identifier les sites contaminés (eaux et sols).
Le gouvernement prévoit qu’un « fonds sectoriel PFAS sera opérationnalisé et financé par le secteur à titre d’indemnisation des dégâts et des victimes de la pollution par les PFAS. »29 En attendant, c’est bien l’argent public qui finance actuellement les dispositifs de filtration assurant la potabilité de l’eau, les monitoring environnementaux30, les biomonitoring humains, les projets de recherche dédiés à la gestion des PFAS31, les soins de santé des personnes victimes de cette contamination, …
Lors d’une récente séance parlementaire dédiée à cet enjeu, le Ministre de la Santé et de l’Environnement Yves Coppieters rappelait que « la tâche est immense et les techniques de décontamination sont souvent difficiles à mettre en œuvre et coûteuses. Il est donc crucial d’interdire, petit à petit, l’utilisation des PFAS »32. Hormis le « petit à petit », nous ne pouvons qu’abonder !
Crédit image illustration : Adobe Stock
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- HBM4EU, per- and poly-fluoroalkyl substances (pfas) What you need to know, 2021 ↩︎
- RTBF, Reportage, Solvay et les PFAS : la pollution invisible ↩︎
- Le Vif, PFAS : l’entreprise chimique 3M condamnée à indemniser une famille de Zwijndrecht, 18/05/2023 ↩︎
- Une enquête collaborative internationale, dénommée « Forever Pollution Project », a permis de construire une carte reprenant les sites de contamination aux PFAS détectée et présumée en Europe. Cette carte utilise des données d’analyse de sols, d’eau de surface, d’eaux souterraines, etc. ↩︎
- En Wallonie, le Conseil Scientifique Indépendant PFAS a remis un avis sur les valeurs-seuils sanitaires qu’il est préférable de ne pas dépasser si l’on souhaite éviter les risques sur la santé[5]. A ce jour, il existe deux valeurs-seuils encadrant les concentrations en PFAS dans le sang (2 µg/L et 20 µg/L). Ces valeurs-seuils englobent 7 PFAS différents.(Voir page dédiée sur le site de la Cellule Permanente Santé-Environnement)
– < 2 µg / l : Pas d’effet néfaste attendu
– Entre 2 µg / l et 20 µg / l : Risque d’effets indésirables, en particulier chez les populations sensibles
– > 20 µg / l : Risque accru d’effets indésirables
La commission allemande pour le biomonitoring humain estime que, selon les connaissances actuelles, il y a un risque de déclarer des problèmes de santé si le taux de PFOA dépasse 2 µg par litre de sang et/ou si le taux de PFOS dépasse 5 µg / l. ↩︎ - L’amiante était considéré comme produit miracle car apporte de la solidité et de la résistance aux matériaux auxquels il était associé, isolant acoustique, thermique et électrique, ininflammable, … ↩︎
- L’Humanité, Le lobby de l’amiante toujours à l’œuvre, 10/05/2013 ↩︎
- INRS, Historique de la problématique « amiante » ↩︎
- Voir figure 2 dans: Lindstrom, A. B., Strynar, M. J., & Libelo, E. L. 2011. Polyfluorinated Compounds: Past, Present, and Future. Environmental Science & Technology 45, 7954-7961 ↩︎
- HEAL, The Miteni chemical plant contaminated the drinking water of over 350,000 residents with PFOA. ↩︎
- Le Télégramme, Polluants éternels : des familles « terrifiées » exigent justice en Italie, 13/02/2025 ↩︎
- HEAL, Dupont/Chemours contaminated the air and water of 750,000 people with PFOA and GenX. ↩︎
- HEAL, 3M contaminated the air, soil, and blood of people living near the chemical plant with PFOS. ↩︎
- ISSeP, Biomonitoring humain spécifique aux PFAS dans les communes où des surexpositions environnementales de la population sont présumées, Rapport préliminaire Zone de ‘Chièvres’ & Zone de ‘Ronquières’, 22 juin 2024, p.41 ↩︎
- RTBF, Sous-estimation des résultats des analyses PFAS : quelles sont les conséquences pour les citoyens concernés ? 24/09/2024 ↩︎
- France Info, « C’était de la pédagogie » : comment Tefal a cherché à influencer les politiques sur les polluants éternels, 17/01/2025 ↩︎
- Chambre des représentants, session extraordinaire 2024, 25/07/2024, Proposition de loi visant à interdire la mise sur le marché et l’exportation de divers produits contenant des substances per- et polyfluoroalkylées ↩︎
- Chambre des représentants, session extraordinaire 2024, 25/07/2024, Proposition de loi visant à interdire la mise sur le marché et l’exportation de pesticides PFAS ↩︎
- Novethic, PFAS : le Parlement adopte définitivement le texte visant à restreindre l’usage de ces « polluants éternels », 21/02/2025 ↩︎
- The Forever Pollution Project ↩︎
- RTBF, 100 milliards d’euros par an pour décontaminer l’Europe des PFAS, Enquête PFAS 1/4, 14/01/2025 ↩︎
- Nature & Progrès, Pesticides Action Network, Rapport « Récolte toxique, des pesticides PFAS dans nos champs et dans nos assiettes », novembre 2023 ↩︎
- Ibid ↩︎
- La Libre, L’UE envisage d’interdire deux pesticides contenant des PFAS, 03/12/2024 ↩︎
- Pesticide Action Network, TFA: The ‘Forever Chemical’ in European Mineral Waters, Décembre 2024 ↩︎
- La Libre, PFAS : 13 zones de distribution d’eau potable en Wallonie présentent des concentrations importantes en TFA, 13/10/2024 ↩︎
- Aquawal, L’Europe doit interdire les PFAS à la source et la Belgique a un rôle à jouer, Lettre ouverte aux politiques, 12/02/2025 ↩︎
- SPGE, Prix de l’eau, 24/01/2025 ↩︎
- Accord de coalition fédérale 2025 – 2029, p.101 ↩︎
- La Wallonie a déjà dépensé 9 millions d’euros pour diagnostiquer ses sols, ses eaux, identifier les potentielles sources de pollution, prélever et analyser de sang de la population, … Le gouvernement wallon estime que près de 4.5 millions seront nécessaires chaque année pour poursuivre ce travail de monitoring. (cfr. CRIC n°81 de la Commission santé et environnement du 28/01/2025, p.71) ↩︎
- Par exemple le projet PFAS-Blaster ↩︎
- CRIC n°81 de la Commission santé et environnement du 28/01/2025, p.72 ↩︎
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