Prix de l’énergie : quand intégrera-t-on le long terme ?

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Hier soir, le gouvernement fédéral a décidé d’intervenir à court terme sur les prix de différents vecteurs énergétiques en diminuant les accises sur l’essence et le diesel, en réduisant la TVA sur le gaz naturel et en introduisant une prime pour le mazout. Les tarifs ferroviaires seront également provisoirement gelés. IEW regrette ces mesures socialement inefficaces et incohérentes sur le plan environnemental. La fédération appelle les autorités à prendre du recul et endosser une vision sur le long terme. 

Aider les ménages précarisés, pas les conducteurs de SUV

« Ces mesures non ciblées sont un faux cadeaux pour les belges qui subissent le plus cette crise inflationniste. Aussi bien les réductions de TVA que celles d’accises tn priorité aux gros consommateurs et aux utilisateurs de gros véhicules polluants, soit, souvent les ménages les plus aisés. Aussi bien d’un point de vue social qu’environnemental, c’est incohérent » explique Arnaud Collignon, chargé de mission énergie. 

« Pour aider les belges qui auront du mal à nouer les deux bouts, il eut mieux valu appliquer des mesures ciblées. Des options d’actions d’urgence avait été mises sur la table ces dernier jour comme un chèque octroyé aux plus bas revenus. Nous ne comprenons pas que cette option n’ait pas été prise en compte » ajoute-t-il.

Et le long terme ?

La guerre en Ukraine nous rappelle l’urgence de maîtriser nos consommations d’énergies afin de réduire notre dépendance à l’égard des combustibles fossiles. Les crises à répétition que nous traversons (COVID, inflation, guerre en Ukraine) ne doivent pas nous faire oublier la Meta-crise climatique.

L’état fédéral en diminuant les accises se déforce budgétairement alors que nous savons tous que nous devons augmenter l’investissement public notamment dans les transports en commun, la rénovation du bâti, le développement de filières industrielles inscrites dans la transition environnementale… Pour financer cette transition, la cohérence sociale et environnementale invite à revoir le régime des voitures de société et des cartes de carburant plutôt qu’à diminuer la fiscalité sur les carburants.

C’est au niveau régional que beaucoup de leviers sont activables pour le long terme afin de nous émanciper de notre addiction énergétique. Tous les efforts budgétaires devraient être mis sur le transport en commun, les infrastructures nécessaires à la mobilité douce, la rénovation, le recentrage de l’activité autour des centralités (stop beton)…

Les discussions sur les plans de relance wallons sont relancées par le Gouvernement, et il est impératif que ces investissements soient prioritaires.