Réaction au rapport Elia : un effort doit être fait pour diminuer le besoin en énergie fossile

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Le nouveau rapport d’ELia « adequacy » préconise la mise en place d’un soutien public pour les capacités électriques – en ce compris les centrales au gaz fossile- de 3,9GW, afin de consolider la sortie du nucléaire.

En réaction, IEW, Greenpeace et BBL, rappellent que «tenir l’agenda de sortie du nucléaire sans soutenir les centrales au gaz demeure l’objectif. La clé du succès est avant tout dans les mains des régions qui peuvent accélérer la transition vers un système énergétique efficace, flexible et renouvelable.»

 

Le nucléaire n’apporte pas de solution

Elia précise également dans son rapport « adequacy » que la prolongation de la durée de vie de quelques réacteurs n’aurait qu’un impact très limité sur notre sécurité d’approvisionnement. Ces derniers hivers, les centrales nucléaires ont montré qu’elles n’étaient pas toujours disponibles pour assurer cette sécurité d’approvisionnement, leur disponibilité étant tombé à 50% depuis 2015 contre 90% du temps de leur jeunesse. 

Sachant que l’opérateur Engie a précisé qu’il ne prolongerait pas de réacteurs sans un soutien public, les ONGs concluent : «De ce point de vue, le choix est simple. Les réacteurs nucléaires sont dangereux et offrent une sécurité d’approvisionnement très relative… Pourquoi les soutenir ? » 

Éviter au maximum le CRM (Capacity Remuneration Mechanism)

La réglementation européenne est très claire. Le mécanisme de soutien aux capacités électrique (CRM) est une mesure qui ne peut légalement être prise qu’en dernier recours. Tout doit être mis en place par les autorités pour éviter un tel mécanisme.

Justement, la Commission européenne a évalué la semaine dernière[1] les plans “Énergie climat 2030” de la Belgique. Ses conclusions sont sans appel : l’ambition de notre pays en matière d’efficacité énergétique et de renouvelable est très insuffisante.

La main est surtout aux régions

« L’efficacité énergétique, la sobriété énergétique, les énergies renouvelables, le stockage, le « déplacement » de la demande d’électricité, les centrales de cogénération efficace, les réseaux plus smart… Il y a mille moyens d’assurer la sécurité d’approvisionnement après la sortie du nucléaire, sans financer pour autant des énergies fossiles comme le préconise Elia…. A condition que les régions, souvent compétentes sur ces matières, montrent bien plus d’ambition ! ».

Arnaud Collignon d’IEW ajoute : « Hélas, la région wallonne semble peu intégrée dans les discussions au sujet du CRM au niveau fédéral… »

Introduire des critères environnementaux stricts

Si un CRM s’avérait incontournable malgré une ambition plus forte, il faudrait alors veiller à ce qu’il s’inscrive bien dans la transition énergétique : « les capacités les moins impactantes au niveau environnemental devraient avoir la priorité. Malgré tout, si un soutien public devait être envisagé pour des centrales au gaz, des critères stricts d’efficacité énergétique devraient être introduits. On pourrait aussi obliger l’opérateur à introduire progressivement une part de gaz renouvelable pour diminuer les émissions de CO2. »


Contact Presse:
Arnaud Collignon- IEW – 0477/700.456


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[1] https://ec.europa.eu/energy/en/topics/energy-strategy-and-energy-union/governance-energy-union/national-energy-climate-plans