Journal d’un militant : Société de Gestion, une arme féodale au service du Capital !

Le réveil sonne, il est sept heures du matin. J’entrouvre les rideaux et la journée s’annonce déjà ensoleillée et chaude.

Après une nuit en demi-teinte du fait d’avoir ressassé toutes mes tâches à venir, je regarde mon téléphone : les messages affluent déjà. Rendez-vous à neuf heures à Floriffoux pour la mise en place de la manifestation et des activités de l’après-midi.

Nous sommes le samedi 12 avril et, dans le cadre de la journée internationale des luttes paysannes, une action est organisée pour mettre en lumière les dérives des sociétés de gestion foncière, dont notamment leur rôle dans la captation des aides et la précarisation des terres agricoles.

Nous allons donc nous rendre au pied du château de la Sogesa qui a été reconnue coupable pour escroquerie avec le montage de 83 sociétés agricoles pour capter un maximum d’aides de la PAC (Politique agricole commune).

Après un café bien serré, je me dirige donc vers Floriffoux où se trouve le siège de la Sogesa afin de mettre en place toute la logistique pour la journée.

En arrivant sur place, les premier·e·s volontaires sont déjà là. Certain·e·s venant de Bruxelles, se sont levé·e·s aux aurores pour pouvoir arriver à l’heure. Après quelques blagues et embrassades, on se répartit les tâches. Montages de tonnelles, accueil des manifestant·e·s, briefing pour les stewards, mise en place de la scénographie,… les tâches ne manquent pas, mais, heureusement, ielles sont arrivé·e·s en nombre pour nous aider.

11 heure approche et les premièr·e·s manifestant·e·s arrivent au point de départ. Très vite la foule grossit et plusieurs centaines de personnes s’amassent dans les rues de Floriffoux.

Ce que font les sociétés de gestion relève d’une manière féodale de gérer les terres. Alors, pour prendre l’affaire à la lettre, nous avons donné un ton médiéval à cette manifestation ! Nombreux et nombreuses sont celleux qui sont déguisé·e·s en paysan·ne·s du moyen-âge, en chevalièr·e·s ou en gueux·ses !

Les prises de parole commencent ainsi que les témoignages d’agriculteurs,… Mises en scène par un crieur public et apport de d’information par la société civile s’enchaînent.

Un cri de ralliement lance le cortège et la foule avance au son de fanfares, percussions et slogans militants. Après une marche endiablée d’une trentaine de minutes, nous arrivons devant les portes du château de la Sogesa.

Bavard, le chauffeur de foule nous accueille à l’arrivée et la mise en scène du siège commence. Lancés de pierre en papier maché, poses d’échelles sur les murs du château et prises de paroles s’enchainent. Le contexte est donné et la foule s’enflamme.

Après ces échauffourées, le repas sonne la trêve et les ateliers de l’après-midi débutent. Les échanges et informations sont riches en contenu.

Questions d’accès à la terre, témoignages d’agriculteurs expropriés, de paysans menacés de mort aux Philippines, mais aussi action de renforcement du mouvement et de mise en action sont présentes lors de cette après-midi.

Les ateliers sont diversifiés et soulèvent autant de questions qu’ils apportent de réponses.

Après ces différents moments de partage, la fanfare endiablée « Pelouse Grass Bands » emporte la foule et clôture cette journée de manière festive.

Nous pouvons, en toute simplicité, nous féliciter de cette journée passée qu’on peut qualifier de succès. Les sourires s’échangent, les verres trinquent et les échanges évoquent déjà la suite des actions.

La lutte ne s’arrêtera pas là !

Suite à cette action militante, nous avons pu rencontrer, le 17 avril, le Cabinet de la Ministre de l’Agriculture Anne-Catherine Dalcq pour lui remettre notre plaidoyer et lui soumettre nos revendications.

Vous pouvez trouver ici le plaidoyer de la journée des luttes paysannes.