La SPGE (et donc la Wallonie) mise sur le bio pour améliorer la qualité de l’eau

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Si vous suivez les canaux de Canopea, la problématique n’a plus de secret pour vous. La qualité de l’eau souterraine de Wallonie, d’où provient la majorité de notre eau de distribution, se dégrade. 40% des masses d’eau sont considérées en mauvais état en raison de concentration en pesticides et nitrates trop importantes, pollution diffuse générée par les activités agricoles conventionnelles.

Face à ce constat, plusieurs initiatives ont déjà été financées, sur argent public, par la SPGE. C’est en effet l’organisme désigné par la RW pour assurer la protection de la qualité de l’eau. Le parti pris est de sensibiliser les agriculteurs qui participent sur base volontaire aux activités proposées.

La SPGE passe maintenant la vitesse supérieure : elle propose un accompagnement financier aux agriculteurs situés en zone de captage qui entament une conversion au bio.

Canopea salue la mise en place de ce financement qui est un jalon indispensable dans la reconquête du bon état de nos masses d’eau. En effet, en étant le 2eme pays à autoriser ce type de financement, la Wallonie affirme avec ambition sa volonté de s’attaquer à la problématique de la pollution de l’eau. L’agriculture biologique est ainsi reconnue publiquement comme une alliée à la protection de la qualité de l’eau. En n’utilisant aucun pesticide ou engrais chimique de synthèse, ce type d’agriculture permet en effet de garantir de hauts niveaux de production agricole tout en ayant des externalités positives. En France, Eau de Paris a initié la même démarche avec des résultats probants : en 4 ans, la surface cultivée en bio a été multipliée par 4, alors que la quantité de pesticides utilisée à diminué de près de 80%. Prévenir la pollution à la source coute au minimum 3x moins cher que le traitement curatif visant à repotabiliser l’eau.

Une ombre au tableau cependant, puisque c’est encore le public qui délie les cordons de la bourse pour corriger les externalités négatives de l’agriculture conventionnelle. Externalités que l’on paye 3x : via les impacts environnementaux, via les conséquences sanitaires et via la mise en place de règlementations visant à une réduction de l’utilisation de phytos. Dans un contexte de restriction budgétaire, il conviendrait pourtant d’activer le principe de la responsabilité élargie des producteurs et de contraindre le secteur phytopharmaceutique à financer ces initiatives, à tout le moins celles portant sur de la sensibilisation.

La SPGE multiplie ainsi les carottes à mesure que le bâton se profile à l’horizon : une interdiction pure et simple de l’utilisation de pesticides dans les zones de production d’eau potable. Avec les récents scandales en Wallonie et en France sur la présence de pesticides et de PFAS dans l’eau de distribution, le sujet est vif dans l’opinion publique et la pression grandissante sur les épaules des politiques.

Crédit image illustration : Adobe Stock

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