Mangeurs d’OGM à notre insu ?

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J’entends de plus en plus de personnes se déconnecter des médias. L’actualité sanitaire, anxiogène, omniprésente, est source de sentiments mêlés dont il est parfois nécessaire de se préserver pour… garder le moral !

Dans ce contexte insidieux de plus en plus privatif de nos libertés, des décisions continuent d’être prises… Des décisions au plus haut niveau de pouvoir qui pourraient encore accentuer notre dépendance à un « système » et fragiliser nos sociétés.

Une nouvelle génération d’Organismes Génétiquement Modifiés (OGM) est en effet prête à inonder la planète…

Le potentiel des OGM pourrait être louable ; adaptation à la sécheresse ou encore réduction de l’utilisation des pesticides ont été des arguments en faveur de leur développement. Malheureusement, quelques décennies plus tard, ces problèmes perdurent et s’aggravent. Les OGM disponibles, principalement en culture pour l’alimentation animale (maïs, soja), n’ont fait que renforcer l’utilisation des pesticides et augmenter la résistance des ravageurs (insectes et adventices).

Et, même si des OGM vertueux voyaient le jour, encore faut-il évaluer leur impact sur le long terme lorsqu’ils se retrouvent dans notre environnement. Ce sont ces préoccupations légitimes qui ont abouti à la Directive européenne 2001/18. Cette réglementation impose que les organismes considérés comme OGM soient testés quant à leurs effets sur la santé et l’environnement, tracés et étiquetés.

Aujourd’hui, une nouvelle technologie d’apparence plus ciblée au niveau du génome, a été mise au point. Sa mise en pratique plus aisée induit qu’elle pourrait s’appliquer massivement à toutes cultures ; aux plantes donc, mais aussi aux insectes, aux oiseaux et même aux mammifères. Sous couvert de nouvelles techniques, des lobbies font pression sur l’Europe, qui leur a résisté jusque là, pour sortir ces nouveaux organismes de la réglementation. Or, ce qu’ils oublient de préciser, c’est qu’en amont, ces nouvelles techniques font également appel à l’ancienne – la transgénèse1 – pour pouvoir appliquer la nouvelle en aval.

La technique du « forçage génétique » est encore plus interpellante car elle permet de by-passer la transmission naturelle des gènes au travers des générations.

Pour le moment, la Wallonie s’est déclarée territoire sans OGM. Mais, cela pourrait bien changer. Une dérèglementation signifierait en effet qu’il n’y ait plus d’études d’impacts (sanitaire et environnementale) à réaliser ni d’obligation de traçabilité et d’étiquetage. On pourrait donc retrouver des OGM dans notre alimentation sans le savoir !

La biotechnologie maîtrisée en laboratoire est source de progrès pour notre civilisation. Mais l’artificialisation à outrance et le contournement des lois naturelles par l’homme dans notre environnement peuvent conduire à des effets inattendus, ceux-là non maîtrisables ! Leurs conséquences peuvent anéantir bien plus rapidement que le temps du processus qu’il aura fallu pour les mettre au point. Restons donc prudents avant qu’il ne soit trop tard pour réagir et ; plaidons activement pour un moratoire sur ces nouvelles technologies auprès de nos politiques régionaux et fédéraux qui devront prochainement se prononcer à l’échelle européenne.

Pour en savoir plus, Nature & Progrès vient d’éditer une brochure vulgarisée pour comprendre ce dossier complexe mais de la plus haute importance. En ces temps où il est plus que jamais crucial d’être bien informé, prenez le temps de vous y intéresser et n’hésitez pas à revenir vers nous notamment pour agir dans le cadre de la campagne.


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  1. La transgénèse consiste à introduire un gène étranger d’une espèce dans le génome d’une autre. Le phénomène est aléatoire et peut donc s’insérer n’importe où. Les nouveaux OGM arrivent à cibler l’endroit du génome où s’insérer grâce à une technique de « ciseaux ». Mais pour que ce ciseau soit actif, il faut préalablement introduire le gène codant la protéine. C’est pour cette introduction que la technique de transgénèse est encore utilisée.