Namur, 6 novembre – Alors que les Gouvernements flamand et wallon signent, ce jour, une déclaration de Mons avec les fédérations d’entreprises VOKA et AKT, visant à favoriser le développement de la capture du carbone (CCS) sur leurs territoires, Canopea entend rappeler que ces technologies restent une solution limitée, coûteuse et risquée pour la décarbonation, solution à n’utiliser que dans des cas bien précis.
Mauvaises priorités pour décarboner l’industrie ?
La priorité pour assurer un avenir à l’industrie belge réside, estime Canopea, dans d’autres leviers de décarbonation.‘’ On aurait aimé que ce genre d’initiative conjointe en matière d’industrie mette l’accent sur des enjeux comme l’électrification où tant reste à faire et où la coordination entre les régions ne ferait pas de mal, plutôt que sur le CCS qui reste une solution de décarbonation secondaire, réservée à quelques sites industriels’’ souligne Arnaud Collignon, chargé de mission industrie.
La maîtrise de la demande en produits intensifs en carbone est un autre angle mort des autorités. ‘’On rêverait de voir les ministres s’exprimer sur une politique volontariste de réduction de l’usage du béton qui privilégierait la rénovation et la réutilisation du bâti existant face à la construction neuve, très gourmande en ciment. C’est de loin le moyen le plus efficace et le moins cher pour diminuer les émissions de CO2 de ce secteur” précise-t-il.
Trop de signataires pour la déclaration de Mons?
La capture du carbone ne devrait être envisagée que pour quelques secteurs, comme le ciment et la chaux, qui génèrent des émissions de procédés « inévitables », non liées à la combustion d’énergies fossiles. Or, on retrouve parmi les signataires de la déclaration de Mons des industries chimiques ou des aciéries qui devraient privilégier d’autres technologies, comme l’électrification des procédés industriels. ‘’On craint clairement que ces entreprises investissent dans une solution incertaine aux dépens de solutions plus efficaces et fiables pour se décarboner’’.
Comment payer l’infrastructure CO2?
La question fondamentale aujourd’hui est qui va payer? ‘’Nous craignons vraiment que l’essentiel des ressources disponibles pour la décarbonation soit englouti dans le CCS’’ précise Arnaud Collignon.
Le risque est grand de voir cette infrastructure destinée à quelques-uns payée par les contribuables et les PMEs qui n’en ont pourtant pas directement besoin… ‘’ Il est donc essentiel que les coûts soient au maximum pris en charge par les filières qui en bénéficient selon une logique de pollueur-payeur.’’ Récemment, Canopea proposait ainsi de diluer le prix du réseau de CO2 sur l’ensemble des chaînes de valeur béton/ciment (producteurs, mais aussi centrales à béton, grossistes, secteurs de la construction).
Contact presse pour étayer le propos : Arnaud Collignon, expert “industrie et énergie” chez Canopea, +32 477 70 04 56
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