Les jardins de pluie : un aménagement innovant

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Pourquoi créer des jardins de pluie ? Quelles sont leurs fonctions ? Quels sont leurs bienfaits ?

Les jardins de pluie sont des espaces verts en creux et végétalisés qui accueillent les eaux de pluie et les eaux de ruissellement (des trottoirs, de la rue, etc.) après une précipitation. Ces jardins réunissent en un même lieu différents dispositifs de ralentissement, de stockage, d’infiltration et d’évaporation des eaux, tout en proposant des services de paysage, de loisirs et même de refuge pour la biodiversité.

Concrètement, la fonction essentielle du jardin de pluie est de filtrer un certain volume d’eau avant de le laisser s’infiltrer dans le sol ou de le rejeter à débit régulé vers un exutoire. Le jardin de pluie repose sur un principe de biorétention. Les eaux de pluie et de ruissellement sont stockées temporairement dans le jardin de pluie où elles seront partiellement épurées par les plantes et organismes des sols. Elles sont ensuite évacuées par évaporation, infiltration dans le sol ou éventuellement évacuation par débit régulier vers un exutoire.

Rétablir le cycle naturel de l’eau

Une des vertus des jardins de pluie est de participer au rétablissement du cycle naturel de l’eau dans les espaces urbanisés. L’artificialisation et l’imperméabilisation des sols perturbent le cycle de l’eau en ne permettant pas l’infiltration des eaux de pluie dans le sol ni leur évaporation, ce qui a des impacts tant sur le rechargement des nappes aquifères que sur l’humidité de l’air. Plus nos sols sont imperméabilisés, plus le ruissellement augmente – ce qui peut engendrer des risques d’inondation.

Source : Boite à outils du Pacte Paris Action Climat Biodiversité, Guide Adaptation, Ville de Paris, 2025

« La ville ne doit plus être étanche, mais elle doit au contraire laisser l’eau s’infiltrer et tendre à impacter au minimum le cycle naturel de l’eau. Les aménagements de gestion à la source des eaux pluviales sont une solution majeure de ce changement de paradigme. »[1] Autrement dit, il s’agit désormais d’infiltrer la goutte d’eau de pluie là où elle tombe (à défaut, le plus près possible).

Il s’agit donc d’agir sur la perméabilité des sols : désimperméabiliser là où c’est possible, limiter l’imperméabilisation des sols naturels et prendre soin de la santé des sols pour protéger ou améliorer leur capacité de rétention et de filtration des eaux.

Grâce à leurs fonctions de rétention, épuration et infiltration, les jardins de pluie participent donc au rétablissement du cycle de l’eau.

De nombreux co-bénéfices

En ralentissant le ruissellement, les jardins de pluie réduisent le risque d’inondation. Généralement composés d’un mélange de plantes vivaces, d’herbage et d’arbustes, ces jardins offrent une plus-value esthétique et paysagère dans les espaces urbanisés. S’ils sont plantés d’espèces locales, ils favorisent le développement de la biodiversité. En outre, ils constituent également de précieux ilots de fraicheur pour faire face aux fortes chaleurs.

Ne manquez pas notre video sur le sujet !

Pour aller plus loin :

Arnaud Ruyssen, Podast Le Tournant « Demain, des  » jardins de pluie  » dans toutes nos villes et communes ? », 09 sept. 2023, RTBF

Projet Wasabi, jardin de pluie, Gembloux Agro-Bio Tech ULiège

Jardins de pluie, Guide bâtiment durable.brussels, 16/10/2019


[1] Sous la direction de Laëtitia Bacot, Sylvie Barraud et Gislain Lipeme Kouyi Gestion des eaux pluviales en ville, 20 ans de recherche au service de l’action, Observatoire de terrain en hydrologie urbaine, Graie, Avril 2022

Crédit photographique : Adobe Stock